Synopsis (Allociné): Modeste fonctionnaire dans une banlieue de Londres, John May se passionne pour son travail. Quand une personne décède sans famille connue, c’est à lui de retrouver des proches. Malgré sa bonne volonté, il est toujours seul aux funérailles, à rédiger méticuleusement les éloges des disparus… Jusqu’au jour où atterrit sur son bureau un dossier qui va bouleverser sa vie : celui de Billy Stoke, son propre voisin.
Note: 07/10
Chronique: Une belle fin est un film très subtil, dans lequel il ne se passe pas grand chose mais qui porte des valeurs humanistes.
Le personnage principal sur lequel repose tout le film est brillamment interprété par Eddie Marsan (Lestrade dans les Sherlock Holmes de Guy Ritchie). Il mène une vie très solitaire et ritualisée. Il se consacre entièrement à l’organisation d’enterrements de personnes isolées. Il apparaît donc assez clair qu’il fait lui-même partie de cette catégorie de personnes qui risque de n’avoir lui-même personne à son enterrement. Ce personnage nous questionne et nous met mal à l’aise car il est apparemment heureux de mener une vie très différente de l’idéal commun (famille, amis, couple). Tout en vivant au marge de la société, il a une responsabilité profondément sociale et humaine d’assurer un rite funéraire. La dignité du personnage contraste avec son supérieur antipathique (Andrew Buchan) et une collègue peu délicate.
Dans la seconde partie du film, le personnage casse sa routine et rencontre de nombreux personnages notamment une charmante jeune femme (Joanne Frogatt), fille d’un homme récemment décédé. On se met donc à rêver d’une sorte de feel-good movie à l’anglaise. Cependant, le film poursuit dans sa veine réaliste voire naturaliste selon les propos du réalisateur. La fin peut laisser perplexe voire déplaire mais elle s’inscrit dans la logique du réalisateur.
Il s’agit donc d’un film qui sous une froideur apparente évoque des sujets profondément humains (la relation à l’autre, l’exclusion social et les rites sociaux). Ce sont des sujets qui peuvent rebuter, il s’agit de thèmes plus souvent traités à travers la littérature mais c’est un film qui vaut le coup d’oeil.