The Lady in Van est l’adaptation ciné d’une pièce de théâtre largement autobiographique du dramaturge Alan Benett (je pense qu’il est surtout connu en France pour son court roman La reine des lectrices). Bref, il s’agit de raconter l’histoire d’une SDF assez âgée qui a vécu 15 ans dans l’allée de son garage. Cette relation est tout sauf banale d’autant plus que cette femme souffrait de problèmes psychologiques et cachait quelques souvenirs douloureux.
Suite à ce que l’on peut appeler un accident de la vie, Margareth (ou Mary selon les jours) Sheperd vit dans ce van rongée par une culpabilité qu’on découvre rapidement, elle est orgueilleuse, imaginative et elle sait faire culpabiliser les bourgeois qui l’entoure. « Il était rare qu’on lui rende le moindre service sans avoir en même temps envie de l’étrangler ». Il fallait bien Maggie Smith pour donner autant d’assurance et de fragilité à cette vieille dame à la dérive (elle d’ailleurs déjà tenu ce rôle sur les planches).
Face à ce personnage haut en couleur, Alan Benett qui est aussi le scénariste du film (mais pas réalisateur) ne s’épargne en se dépeignant comme un écrivain casanier, peinant à assumer son homosexualité et dont l’oeuvre est très égocentrée. Il se montre souvent trop passif ou lâche face à Margareth, il la tolère sans réellement l’aider et encore moins l’aimer. Parallèlement sa propre mère décline à des dizaines de kilomètres de chez lui. Plus généralement ce sont tous les bourgeois du quartiers qui en prennent pour leur grade.
La personnalité hors norme de Margareth évolue donc dans un univers doux-amer avec quelques accents sociaux comme les anglais savent bien le faire. C’est aussi une réflexion sur la vie d’écrivain qui tente de diviser son écriture et sa vie même si cette oeuvre nous prouve plutôt le contraire.