Résumé: Lorsqu’elle témoigne ainsi sur sa génération, au tout début des années 1970, Joyce Maynard a 18 ans. Un article publié dans le New York Times lui avait valu des tonnes de courrier et l’attention de beaucoup, dont celle d’une légende de la littérature, J.D. Salinger, de 35 ans son aîné. Paru un an plus tard, Une adolescence américaine en est la conséquence et la suite. À la fois mémoire, histoire culturelle, et critique sociale, cette série de courts essais établit, avec un étrange mélange de maturité et de fraîcheur, la chronique d’une adolescence américaine durant cette période charnière.
Chronique: Je suis devenue une grande admiratrice de Joyce Maynard à travers ses romans (L’homme de la montagne, Prête à tout, Les filles de l’ouragan) qui font souvent de le portrait des femmes de sa génération. Cette auteure me semble également attachante rien qu’à travers ses photos de jeunesse ou plus récentes. J’ai donc découvert cet essai qui bien qu’intéressant est un peu long à lire.
En effet, il est précédé de 2 longues préfaces l’une datant de son édition et l’autre écrite à l’occasion de sa traduction pour la France. Il s’agit d’une suite réflexions thématiques rédigées alors qu’elle séjournait chez J.D Salinger qui est pourtant le grand absent de ce livre, elle l’évoquera dans une autobiographie plus tardive: Et devant moi le monde.. Si elle insiste régulièrement sur le fait qu’elle n’est pas une porte-parole elle arrive tout de même à dresser un tableau de quelques grands changements de la fin des années 1960’s: une désillusion à l’égard de la politique et des exploits technologiques (marcher sur la lune), un retour vers la nature chez les étudiants privilégiés et bien sûr des évolutions dans les moeurs.
Joyce Maynard approfondie également des éléments plus personnels: son culte de la maigreur, la volonté de faire partie du « Groupe » ou encore l’importance de la télévision et ses séries télés rassurantes. Sur ce dernier point je rejoins un peu l’auteure, je pense que les séries TV que j’ai regardé étant jeune bien qu’elles ne soient pas d’une très grande qualité ont pu influencer mon imagination tout en donnant une image « prévisible » et donc rassurante de la nature humaine.
J’ai cependant trouvé que cet essai manquait un petit peu de force peut être parce que la jeune Joyce Maynard a tendance à minimiser sans cesse l’importance de son avis et à nuancer en permanence ses propos. Elle est pourtant d’une grande maturité pour son âge. Au final, il s’agit d’un essai intéressant avec quelques échos à ses romans notamment Les filles de l’ouragan même si la lecture a été plutôt hachée pour ma part.